Chauffer ses adresses IPs
Les adresses IPs sont un des paramètres essentiels au score de réputation calculé par les FAI (Orange, Microsoft, Yahoo, Gmail, SFR...) pour décider de laisser passer ou non un message vers son destinataire, et de le placer dans sa boite principale ou plutôt de le pré-classer par exemple en SPAM.
Les IPs sont un des éléments principaux de votre score de réputation. l’IP d’envoi peut être comparé aux données GPS du serveur qui fait l’envoi, cela permet d’identifier un ordinateur connecté au réseau Internet.
Évidemment, ce n’est pas le seul paramètre : il y a aussi les domaines (d’envoi, de redirection, de tracking, d’hébergement d’images) et le contenu du message.
Pour exemple, chez Google, ce sont au total plus de 800 paramètres qui sont pris en compte par son algorithme !
Une adresse IP qui n’a jamais envoyé d’emails est
considéré comme “neutre” : sa
réputation est à construire. Il est donc essentiel de
montrer aux FAIs que le trafic qui y transite est légitime et
que le score doit être relevé.
C’est ce qui
se produira au cours d’un processus de « ramp-up »
(càd de monté en puissance) bien mené.
Ceci est essentiel pour vous, si vos envois se font via des IPs dédiées.
Si vos campagnes se font via un pool d’IPs mutualisés de votre plateforme de routage d’emails, alors vous profiterez de la réputation déjà établie de ces IPs : nul besoin de préparer un processus de montée en puissance trop lourd. Celui-ci dépendra plus de la réputation déjà connu ou pas vos domaines.
Comment procéder concrètement ?
Démarrez très lentement et ciblez les destinataires
les plus actifs.
Il y a
2 règles de base pour
établir un plan de montée en puissance efficace :
-
Démarrer avec un premier volume d’envoi de 5.000 adresses emails. Ensuite augmenter le volume très progressivement.
-
Cibler vos meilleures adresses pour commencer : ouvreurs des derniers 30 jours, cliqueurs des derniers 90 jours.
Penser à bien exclure complètement les inactifs des 6 derniers mois, et bien entendu, les désabonnés et les adresses qui ont précédemment bouncés.
Par ailleurs, un 3e principe est à prendre en
compte : envoyer de manière régulière, en
répartissant vos envois de telle façon qu’ils
soient répartis chaque jour de la semaine.
Concrètement,
si vous devez envoyer un message à 10.000 destinataires en
première semaine, visez 5.000 par jour sur 2 jours.
Et il ne faut surtout pas interrompre le processus une fois lancé. Maintenez la cadence et augmentez les volumes progressivement. Les semaines suivantes, passez à des volumes unitaires de 5.000 puis 10.000 par jour. Introduisez progressivement vos profils moins actifs.
Autre point important : Vous devez chauffer vos IP auprès
de chaque FAI.
Inutile de répartir vos cibles en
prenant par exemple toutes les adresses « Orange » au
début, puis tous les « Microsoft ». Il faut au
contraire mixer les domaines dans vos ciblages pour faire en sorte
que chacun « reçoive sa dose », selon la
répartition naturelle de votre base de données.
Conseils additionnels :
-
Au démarrage, privilégier les emails éditoriaux avec un contenu le plus engageant possible plutôt que des emails purement commerciaux
-
Ne pas réaliser de campagnes d’acquisition par email pendant la période de chauffe de vos IPs.
Comment savoir que le processus est fini ?
Dès lors que vous avez envoyé sur la totalité de votre base ET que vos taux sont normaux.
Avant de démarrer, fixez-vous des objectifs de taux
d’ouverture et de volume d’envoi par FAI. C’est
ce qui vous servira de référence pour
déterminer le succès final.
Soyez
réaliste et lucide : inutile de rêver à ce que
votre programme email pourrait donner dans un monde parfait.
Exemple illustratif, les chiffres sont à remplacer par les vôtres :
|
Volume d’envoi visé |
Taux d’ouverture visé |
Statut dernier routage Résultats observés |
||
Orange |
250.000 |
20% |
OK |
250.000 |
22% |
Microsoft |
200.000 |
18% |
KO |
100.000 |
15% |
Yahoo |
180.000 |
18% |
OK |
200.000 |
19% |
|
80.000 |
15% |
KO |
50.000 |
16% |
SFR |
70.000 |
20% |
OK |
80.000 |
20% |
Free |
50.000 |
22% |
OK |
50.000 |
24% |
Conclusion de cette illustration : on est globalement bons, il reste à stabiliser les situations avec Yahoo et Google.
Si votre précédente solution de routage était en place depuis plusieurs années et vous aviez une très bonne réputation des IPs utilisées, il faudra peut-être un peu plus de temps pour retrouver une performance comparable. Dites-vous que c’est normal et que cela finira par se produire au fur et à mesure de l’amélioration de votre score de réputation.